Troisième Tour du Monde de la Magie et des Illusionnistes

L'auteur Richard Raczynski signe un nouvel ouvrage sur la magie qui comporte 360 notices inédites.

À propos du Troisième Tour du Monde de la Magie et des Illusionnistes.
Entretien avec l’auteur Richard Raczynski (avec l'autorisation des éditions Dualpha).
Vous revenez dans notre actualité avec la sortie d’un troisième opus sur la prestidigitation, on imaginait (à tort) que vous aviez bouclé votre « tour du monde » ?
Lorsque je mis un point final à la rédaction du Deuxième tour du monde de la magie et des illusionnistes, je pensais objectivement ne plus rédiger de notices sur le sujet. Mais comme le dit l’adage populaire, qui se vérifie souvent : « il ne faut jurer de rien. »
Ainsi, pour faire connaître et revivre de manière ponctuelle quelques extraits des deux premiers volumes, j’anime sur Internet le blog reflets du passé *, où de nombreux messages d’encouragement me sont parvenus émanant d’anonymes passionnés de magie, de professionnels, et plus surprenant encore, de descendants d’illusionnistes, « ces ancêtres » qui constituent le coeur même de mon propos.
Ces trois ouvrages représentent maintenant une certaine somme sur le sujet, pouvez-vous nous parler de ce contenu, s’agit-il d’un dictionnaire, d’une anthologie ?
Ces livres comportent des lacunes et des oublis, ils ne sont pas, par définition « académiques ».
J’aime le Tour du Monde qui renvoie aux voyages, aux goûts pour le dépaysement, intégrant naturellement des zones toujours inexplorées.
On peut découvrir de nouveaux magiciens tous les jours, ce qui induit que ces livres ne sont finalement qu’une infime parcelle d’un continent magique.
Vous privilégiez les acteurs ou les innovations ?
J’ai essayé de retracer la magie d’autrefois, son vocabulaire, ses intervenants, ses lieux d’expression : les théâtres, les cabarets, les cafés et surtout l’espace public. Des boulevards aux ponts, en passant par les incontournables baraques des fêtes foraines.
Les protagonistes rencontrés peuvent se révéler d’extraordinaires inventeurs ou plus humblement, de brillants interprètes.
Les magiciens sont des artistes à part entière, ils conjuguent outre leurs techniques intrinsèques, de la psychologie, une présence scénique alliant comédie et pantomime.
Dans cette mise en scène, tout est savamment travaillé : le corps, la gestuelle, le phrasé, mais aussi la lumière, le déplacement, le tempo, et bien sûr l’observation du public, qui demeure le partenaire privilégié du prestidigitateur.
Ces recherches sont donc axées sur le passé ?
Au regard des dates, c’est probable, mais cela ne doit pas faire oublier l’intemporalité du propos.
La magie essaye toujours de puiser dans les découvertes scientifiques de nouveaux leviers utiles à son évolution, afin d’exercer toujours et encore de la fascination.
Certains qualifieront cet attrait de « part du mystère ».
Par nature et par nécessité, on peut considérer que le magicien anticipe avec brio notre futur, en conservant toujours un « temps » d’avance.
Au regard des investigations menées (1512 notices réunies dans les trois Tomes), le lecteur jugera en toute impartialité, si la somme des « anecdotes » relevées, esquisse un panorama suffisamment dense pour venir enrichir la bibliographie de l’Art magique.
Je précise que mes recherches s’appuient volontairement sur des sources, le plus souvent inédites, issues du patrimoine littéraire populaire, dans lesquelles la prestidigitation se révèle bien « vivante », au gré de témoignages aussi inattendus que surprenants.
J’estime qu’il fallait remettre dans la lumière de la scène magique, des hommes et des femmes qui s’y étaient pleinement consacrés de leur vivant, avant de retomber dans un oubli relatif, lié aux écueils du temps.
Une dernière phrase en guise de conclusion :
Ces trois livres forment désormais un éventail pour le moins éclectique, à l’image d’un cabinet de curiosités magiques qui renfermerait plus d’un tour dans son sac…
Merci.